Histoire
▬ T E N G U N O K I S A K I - S A M A ▬
La légende de Taira no Takamochi et Ryuugenbô du Mont Fuji
Ceci est une histoire vraie, et si vous ne me croyez pas, alors rendez-vous sur le Mont Kurama et parlez-vous même aux gens qui y vivent.
Tout le monde sait l'histoire de la naissance du clan Taira, ou du moins le pense. Cette histoire parle de la façon dont Taira no Takamochi-sama tout fraîchement exilé du palais avec pour seule noblesse son nom à pus fonder la plus puissante famille de notre ère*. Elle se déroule alors que le jeune homme se languissait sur une pierre non loin du district d'Asai à la frontière des provinces d'Awa et Kazusa. Comme chacun sais il était follement amoureux de la Princesse Beni du clan Satomi qu'il avait rencontrée un jour qu'elle se rendait au temple dans son palanquin. Il se languissait de la revoir un jour et de vivre peut-être une vie heureuse à ses côtés quand une voix à raisonné , tout proche.
« –
Taira, c'est ça ? C'est un bon nom, il me plaît bien. »
L'homme, se remettait difficilement de son récent exil, aussi il ne répondit pas, mais ce n'était pas grave car il apparu que la voix n'attendait pas de réponse de sa part.
« –
Dis, Dis, petit Homme, tu es amoureux de la princesse de la province voisine n'est-ce pas ? Pourquoi est-ce que tu ne l'épouse pas? »
Comme il commençait à être agacé par l’inopportune, Takamochi-sama s'est retourné et à relevé la tête , bien décidé à remettre à sa place cette personne. Car personne ne pouvait s'adresser aussi directement à lui. Mais il fut choqué. Car la voix appartenait à une femme d'une grande beauté, vêtue d'une grande autorité ². Elle lui apparu comme la plus belle de toutes les choses , quelles soient au monde connu ou à celui des dieux. Le nez caché par un éventail. Elle était là et en même temps elle semblait ne pas y être car elle avait un pied seulement dans le monde des mortels. Mais à ce stade de l'Histoire Takamochi-sama ne le savait pas.
« –
ne dis pas des inepties pareilles, les Princesses n'épousent pas des hommes comme moi. »
La femme à rit très fort. Pour se moquer un peu et pour appuyer ses dires. C'est que maintenant , il n'était plus qu'un pauvre hère, sans fortune et sans terre. Et cela la femme à ses côtés le savait très bien.
« –
Pour l'épouser il te faudrait être encore un prince, ce qui te manque pour en être un, c'est un fief, n'est-ce pas ? »
Encore une fois, il à gardé le silence, sans doutes parce que cette étrange femme semblait être folle, en tout cas ses propos l'étaient. Ils n'avaient ni queue ni tête. Mais elle affichait un air pensif.
« –
Qu'il en soit ainsi. S'il te faut une terre alors je t'en donnerai une. Que dis-tu de cela ? Je vais t'offrir un fief et une armée pour régner dessus ainsi que le pouvoir de soumettre cette armée à ton autorité. Aussi pourras-tu épouser ta princesse. Dis-moi petit d'Homme quel genre fief veux-tu ? Pourquoi pas celui-ci ? Il est fort bien placé . »
Disant cela, elle désignait l'espace qui s'étendait sous leurs pieds et qui à cette époque appartenait à un seigneur féodal puissant et encore très violent, car peu assuré de sa victoire récente sur les derniers soulèvement populaires qui avaient eût lieux. Il la traita de folle, mais elle semblait sincère, sure d'elle alors il demanda :
« –
Peux-tu vraiment accomplir pareil prodige? »
Et comme il disait cela, une brise souleva légèrement le Junitoe de la femme.
Elle avait des serres à la place des pieds et des pattes d'oiseau qui en fait, allaient jusqu'à ce que j'évalue comme la moitié de son mollet. Mais alors qu'il voyait cela Takamochi-sama sus enfin pourquoi elle semblait si particulière. Car il avait sous les yeux un yokaï – et pas des moindres – dans toute sa splendeur. C'était un Tengu et ces créatures ont la réputation d'être maléfique, enlevant les femmes et les enfants, semant la guerre et la destruction, visitant les rêves des Hommes, Mais à ses yeux la femme avait l'air trop belle pour aussi mauvaise ; contrairement au Tsuchigumo ** qui ont un visage aussi laid que le sont leurs actes.
« –
Je peux le faire et aujourd'hui même, si je le veux. Cependant , il y à une condition. »
Elle lui dit.
Car le Tengu n'était pas un faiseur de miracle et qu'il était aussi mauvais que le disait les légendes en lesquels l'homme avait perdu la foi en croisant son superbe regard. Seulement Takamochi-sama qui se voyait déjà, ramassant les fruits de cette entente était aveuglé et il accepta le contrat en ces termes :
« –
C'est bon, si tu peux vraiment faire ce que tu prétend, alors je te donnerai tout ce que tu voudras ! »
Les yeux du Yokaï pétillèrent d'une mauvaise malice , car à la vérité c'était exactement ce qu'elle voulait entendre, elle repris avec beaucoup de noblesse dans la voix :
« –
Tu obtiendra ton fief et tu épousera ta princesse parce que tel est mon désir. Cependant, en échange de tout cela, tu me donnera ton premier né. Le jour même de sa naissance, je viendrai le chercher et je m'en repaîtrai avant même qu'il ai touché le sein de sa mère. De plus, chaque année au début de l'hiver tu enverra vingt jeunes garçon et vingt jeunes filles de moins de dix ans , au Mont Fuji dans la province de Kai. »
Il n'osa pas demander à voix haute si elle comptait les manger eux aussi, parce qu'il ne voulait pas savoir mais il ne voyait pas quelle autre utilité elle pouvait trouver dans ces dernier si ce n'était l'attrait de leur chair.
« –
Si tu es honnête et que tu respecte la parole que tu m'as donné alors je protégerai ta demeure. Jamais ton peuple ne souffrira de la faim ou de la maladie, jamais un yokaï ne s'aventurera en tes contrées...En revanche, si tu te parjure, je raserai cet endroit et tu peux me croire quand je dis que je ne laisserai pas un seul survivant. »
L'homme qui avait été dupé, bien que furieux, s'inclina profondément devant la créature. Il n'avait pas d'autres choix maintenant.
Ainsi Ryuugenbô du Mont-Fuji qu'on appelle aujourd'hui « La Reine de tout les Tengu » donna la préfecture de Kazusa au clan Taira lequel prospéra car tel était la volonté du Tengu. Il domina le Japon pendant de longues années et réinvesti le Palais impérial.
Jamais un Taira n'oublia d’honorer sa promesse d'envoyer quarante enfant au Mont-Fuji jusqu'à ce que Ryuugenbô ne juge que la dette avait été assez payée et renvoie les derniers enfant qui lui avait été offert.
▬ S O J O B O E T R Y U U G E N B O ▬
La naissance de Tengu no Kisaki-sama et la formation fortuite de Minamoto no Yoshitsune.
'' On commence à parler du grand Sojobô du Mont Kurama seulement tardivement dans la littérature , alors quelques légendes, quelques lettres un peu étranges font déjà mention de son Homologue femelle du Mont Fuji. J'ai alors décidé de monter une anthologie historiographique de sa naissance à son âge le plus avancé dans le but de comprendre qui est Ryuugenbô du Mont Fuji et dans quelles circonstances sont mythe à été créé.
Pour commencer, si l'on trouve un sanctuaire sacrificiel qui lui est dédié sur le mont Fuji, mes sources qui datent de l'ère Nara mentionnent sa naissance sur le mont Kurama aux alentours de 700/ 710 de notre ère. C'est à dire entre les périodes
Taiho et
Wadôde la fin de la Periode Yamato-Asuka. Aux prémices de ce qu'on nomme ère Nara. Elle y serai né des même parents que le Sojobô en plein milieux d'une lourde tempête qui avait fait des dégâts terrible cette année là. Ryuugenbô aurait alors poussé tous les autres œufs du nid dans lequel elle avait vu le jour et pris place comme enfant unique, comme il était parfois coutume de le faire chez les Tengu. C'est une tendance qu'on observe également chez le Coucou. Le premier à naître élimine la concurrence dans la distribution de la nourriture. En tout cas ce n'est que bien plus tard que le couple de parents mettra au monde Sojobô qui naîtra dans des circonstances similaires. Il est cependant là fait mention du premier crime d'une violente série de meurtre que Ryuugenbô va commettre tout au long de sa vie.
A sa naissance celle qui deviendra le visage même de la terreur a travers le pays, est à ce qu'on dit un tengu tout à fait comme les autres. Ses ailes ne sont alors ni plus grandes, ni plus belles que celles de n'importe quel autre. En fait la seule chose qui est dite , c'est que la nouvelle née était incroyablement belle. Elle semblait briller comme un astre. Elle avait déjà des yeux d'orages qui semblaient totalement vivants. Elle est formée aux art martiaux assez précocement par les aînés du clan. Et témoigne d'un talent non négligeable pour la discipline. Mais ce n'est pas en cela qu'elle retiens particulièrement l'attention.
Son mythe et à l'origine de l'émergence d'une classe sociale de lettrés de plus en plus puissant, car dans la légende, Ryuugenbô est une créature avisée et magnifique et elle symbolise la face magnifique et délicate des arts. Elle aurait pu être même assimilé à une divinité des arts, tant on raconte qu'elle était douée en poésie et en peinture, mais elle reste une créature maléfique et représente assez vite quelque chose de tabou. Les choses que l'art de dois pas exprimer, elle deviens le visage de l'art dégénéré celui dont sont puni les artistes. C'est le cas notoirement d'un peintre du milieux du douzième siècle dont on à broyé les doigts pour en avoir fait un portrait, nu ou elle fornique avec un moine. Cette peinture à été brûlée mais elle à été décrite par des inspecteur des bonnes mœurs artistiques.
On raconte que c'est avec les moines d'ailleurs qu'elle à tout appris des arts, le la littérature ou encore de celui qui lui vaux autant de légende : la rhétorique. Car oui, Le Tengu parle très bien et il lui faut au moins cela pour attirer ses proies. Tout au long de la période médiévale, on à des histoires qui parlent d'enlèvement de jeunes femmes par des Tengu. On dit qu'elles sont abusées par leurs mots et leur visage car ils sont de très bon métamorphes. Ryuugenbô à sans doutes enlevé des femmes aussi, même si on la mentionne plus comme une voleuse d'enfants.
A cette époque la logique voudrais que ses ailes n'étaient pas encore aussi magnifiques et fortes que le dis sa légende et qu'elle n'était pas assez puissante pour porter des adultes sur de longues distances. Prendre des enfants était donc un choix plus stratégique.
En tout cas elle passe son enfance principalement sur le Mont Kurama ou elle est élevée par un grand clan de Tengu. Autour de l'an mille , son frère cadet, le célèbre Sojobô viens au monde à son tour et il est raconté que c'est désormais elle , en temps qu'aînée qui est chargée de sa formation. À cette période et selon les dires de Moines qui prétendent l'avoir vue de leurs yeux, Ryuugenbô «
Possédait les plus grandes et les plus larges ailes qu'on ai vu. Avec des plumes de près de quarante centimètres, d'un noir plus intense que l'encre et irisé d'une nuance qui n'existe pas chez les humains. » l'un d'entre eux raconte qu'elle à arraché le toit d'une chaumière un jour en prenant maladroitement son envol tant la bourrasque que le battement de ses ailes avait provoqué était intense.
Autour de 1167 Minamoto Yoshitsune fait la rencontre de Sojobô. C'est assez drôle quand on pense que quelques années plus tôt son clan tout entier est massacré par la famille Taira laquelle tiens sa puissance de la présence de Ryuugenbô. Justement, et qu'il obtiendra de lui le moyen de les faire plier à son tour. En tout cas Sôjobô est sensé être celui qui forme le jeune Yoshitsune aux arts martiaux mais une version différente dit qu'ils y ont été formés tout les deux et que, par ailleurs c'est également celle qui deviendra « Tengu no Kisaki » qui lui fait don dans son enfance de « Imatsurugi » le Tantô avec lequel il se suicide en juin 1189. […] '' ▬
Extrait du manifeste sur Le Mythe de Ryuugenbô du Mont Fuji par Yamabuki Hiroki , Professeur en Lettres classiques et d'histoire, Directeur de Thèse à l'Université d'Histoire de Todaï (Tokyo) et chef de projet en philologie.☼☼☼☼
Honnêtement, je ne sais pas ce qui va se raconter à mon sujet maintenant que je ne suis plus aussi active qu'avant. Est-ce qu'on dira finalement que c'était seulement une histoire à dormir debout qu'on racontait pour effrayer les enfants ? Parce que j'ai été trop clémente parfois et je pense notamment à Sojobô. Il à toujours aimé s'approprier le mérite des autres et , je ne peux pas lui en vouloir. Il n'empêche qu'il à passé toutes les années ou j'ai vécu sur le Mont Kurama à se prosterner bien bas à mes pieds. Et c'était là que se trouvait sa place légitime. Pour le petit d'homme, ce Yoshitsune, c'était une autre histoire.
Mais il avait de la graine de héro dans le sang et – pas que je sois intéressée par les quettes humaines – mais il promettait d'ouvrir pour moi un terrain de jeux idéal. Je me suis battue à ses côtés pas en temps qu'amie, pas en temps qu'esclave, seulement parce que ça me profitait. On à pas souvent l'occasion de manger autant et sans efforts après tout.
On dira peut-être de moi que je suis fourbe et sans cœur. Mais ce sont des mots humains. Des mots qui ne s'appliquent pas aux genre de mon espèce. Les Yokaï ne sont pas soumis aux même lois que les Hommes et fort heureusement d'ailleurs. Nous n’avons pas un cœur aussi changeant. Plus violent, plus cruel sans doutes mais c'est un cœur sur que rien ne saurait altérer. Et puis …
Il est vrai que j'ai détruit plus que j'ai construit, il est aussi vrai que j'ai mangé plus que j'aurais du. Dévoré humains et Yokaï pour mon propre bénéfice dévoré des portées entières de bébé tanuki et au moins autant de petits d'hommes ...pour grandir, pour grossir, pour alimenter cette force en moi.
Pour finalement devenir la Reine des Tengu, et devenir une créature qu'on redoute. Combien de village de Yokaï se sont enterrés en apprenant seulement que j'étais en marche vers eux ? Et il n'est-pas totalement fou de dire que j'éprouve une grande satisfaction à
sentir la peur, car aussi étrange que cela puisse paraître les sentiments ont des odeurs. La peur est un peu musquée et je ne sais pas décrire combien j'aime la sentir s'engouffrer dans mon nez. Et j'aime encore mieux les Yokaï que les humains. Leur chair est sans doutes moins tendre , mais plus forte. C'est un gibier de choix après tout. Un met très raffiné pour qui sais l'apprécier et, j'ai toujours été une bonne mangeuse.
La fin dit-on, justifie les moyens, je n'ai jamais eût l'intention de rester un Tengu sans nom du mont Kurama alors quand le moment est venu et après avoir semé la terreur chez les Hommes et les Ayakashi qui vivaient autour je me suis installée sur le mont Fuji. Plus tardivement cependant. Mais j'ai fais de belles choses aussi. Je ne parle pas de poésie. Je ne parle pas d'art. Ni du fait que j'ai épousé un certain nombre d'empereurs pour passer le temps et vivres les intrigues de la Cour.
Je parle de mes fils.
Et ils sont aussi merveilleux que j'ai pu faire des choses atroces. Encore que je considère que je me suis seulement donné les moyens d'obtenir ce que je désirais. Car j'étais aimée mais pour leur malheur éternelle j'ai voulu être grande. Je suis née pour le devenir. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu'on m'as dotée d'un si grand pouvoir et de si grandes ailes. Ce sont elles qui indiquent la place sociale de chacun dans les clans de Tengu. Personne n'as jamais sus égaler la taille des miennes.
Sans doutes que personne n'est prêt à faire les sacrifices qui s'imposent pour cela. Manger les autres. Manger les siens. On m'a dit parfois qu'il existait un code d'honneur, que les Yokaï ne mangeaient pas les Yokaï. Mais je me moque des règles et de l'honneur des autres.
Et quand je voyais toutes ces têtes se courber sur mon passage, alors je savais que mon choix était le bon.
Je n'ai pas conçus mes enfants dans l'amour , il est vrai. Honnêtement , à cette époque je dévorais même des Tengu plus jeunes et plus faibles. Parce que je trouvais qu'ils n'avaient pas leur place sur nos montagnes et qu'ils devaient servir un pouvoir plus grand. Le mien. Mais j'aime chacun de mes enfants d'un amour inconditionnel et qui n'as pas la moindre limite. Je les aime plus qu'il n'y a de mots pour le dire. Même s'ils sont nés d'un impérieux besoin biologique.
Buzen , le premier est né en mars 1250 après trente jours terribles de couvaison. Certaines femelles de ma race pondent quatre à cinq œuf. Mais je n'en ai jamais eu qu'un à la fois. Mais le premier était le plus douloureux. Parce qu'on ne sais pas comment s'y prendre, on ne sait pas ce qu'il faut faire. J'ai été tellement méfiante avec cet œuf que je m'en suis rendue malade. Complètement folle et j'ai tué tout être vivant qui s'en approchait. Oiseaux, humains, yokaï si bien qu'à la fin le nid était seulement jonché sur un monceau de cadavre. Ça puait jusqu'au ciel tant le soleil tapait sur la charogne. Mais j'avais l'habitude des charniers. Buzen était un garçon déjà bien bâtis à la naissance et il ne m'a jamais inquiété , je suis resté à ses côté pendant près de cent ans avant qu'il ne prenne son envol. Il s'est dirigé vers les mon Hiko dont il est le maître incontesté à ce jour.
C'est sur les Monts Hira que sont venus au monde respectivement Sagami mon second fils, et Jirô mon dernier seulement quarante ans après son frère. Ils n'ont pas le même père cela dit. Sagami est venu au monde plus rapidement que Buzen et il est apparu comme une créature absolument ravissante, il est sans doutes la plus belle chose que mes yeux ont jamais vu. Il à ces longs cheveux d'or et des yeux plus ombragés que mon cœur et des ailes splendides. Il était un jeune adolescent encore quand tout le mal à été fait....
▬ L A N A I S S A N C E P E R T U B E E D E J I R O B Ô ▬
La grande violence de Ryuugenbô du Mont Fuji et la disparition du village de Kou
Ryuugenbô était sans doutes déjà le Yokaï le plus redouté du pays au cours de la période mitigée de l'ère Meitoku. Et c'était sans doutes pour cette raison qu'elle avait légèrement baissé sa garde, forte en plus de ses deux premières couvées qui se portaient à merveille. Elle à donc laissé le dernier œuf à la bienveillance de son second fils cependant qu'elle-même partait chasser pour les nourrir tout les deux. Mais Sagamibô était encore un très jeune enfant – pour un Tengu en tout cas car s'il avait été humain alors , il aurait été en fin de vie – s'est rapidement endormi en attendant le retour de sa mère.
Un peu plus bas dans la vallée se trouvait le village de Kou qui souffrait depuis quelques temps de la famine, car c'est toujours le peuple qui souffre des guerres pour le pouvoir. Une vieille femme, vraiment très vielle qui paraissait avoir au moins un siècle, leur tint à peu près un langage semblable :
« –
Il y à un nid de Tengu pas très loin d'ici. La mère y à laissé un œuf et elle est peu prudente. Sans doutes encore trop jeune. » en vérité la sorcière se trompait , mais les villageois étaient pendu à ses lèvres car c'était là leur seule chance de se relever de la faim.
« –
Si vous prenez l’œuf alors elle le cherchera et fera tout pour le récupérer. Ainsi vous pourrez lui ordonner de vous venir en aide en échange de son enfant. »
Et l'idée sembla séduire la foule. Quelques personnes bien avisée la trouvèrent dangereuse voir complètement ridicule car il y en avait déjà en ce temps là qui ne croyaient pas que les Yokaï existaient, mais la plupart d'entre eux s’armèrent de bâton et féroces montèrent au bastion. Ainsi sont les gens dans la détresse, prêt à croire les folâtreries d'une vielle bigote que d'ordinaire ils auraient chassée et avec une pluie d'injure. Les gens dans la détresse sont vils et cruels, plus encore que le démon dont il disaient qu'il était juste de dérober l'enfant , car elle n'était pas soumises aux mêmes lois que les humains.
Plus tardivement, les deux cent hommes du village qui avaient gravît la montagne dérobèrent l’œuf bien-aimé de la Mère-Tengu. Mais il était grand et lourd par ailleurs ils étaient surpris de voir le jeune enfant à côté de ce dernier et dans leur maladroite manœuvre pour voler le bien, ils réveillèrent le bel endormi. La surprise fut telle qu'ils laissèrent tomber l’œuf qui se fissura légèrement. Ils assommèrent le plus jeune avant de prendre la fuite avec l'objet de leur délit dans les bras.
Mais le mal était déjà fait.
Ainsi sont les Hommes dans la détresse. Stupides et méchants, car d'ordinaire aucun d'entre eux n'aurait trouvé juste qu'on s'en prenne à un enfant qui n'avait as encore eu la chance de naître.
Ce qu'ils ne savaient pas c'est qu'ils étaient la cause de leur propre perte, car on ne peu pas se jouer impunément d'un démon. Moins encore de Tengu-no-Kisaki-sama et peut-être ne l'auraient-ils pas fait si la dame-histoire leur avait dit qu'il s'agissait là de ce grand corbeau. Oiseau de mort, oiseau de malheur. Car ils auraient su que personne ne pouvaient duper celle qui avait fait trembler l'archipel entier avec l'ombre de ses ailes. Parce qu'elle n'était pas quelqu'un dont on pouvait demander la pitié. Elle avait dévoré des centaines et des centaines de Yokai et causé la mort d'autant d'hommes, arraché des bébés au sein de leur mère et conclu des contrats étranges avec de grand généraux. Elle était le visage caché derrière la victoire du pays sur les peuplades chinoises et Mongoles.
Et sa douleur était immense quand à son retour elle trouva le nid vide et son second né inanimé. Après s'être assuré de la bonne santé du premier , elle avait déployé ses ailes gigantesques et pris son envol à la recherche de son prochain à n'être.
Le Tengu avait l'aur totalement fou et son vol n'avait rien de gracieux, secoué, comme si elle avait eu le hoquet et ses hurlements fendaient l'air avec rage et puissance. Et en fait elle grondait si fort que la divinité de la montagne n'osait pas bouger. Ses yeux de lave en fusion fouillaient la vallée avec acharnement alors qu'elle continuait de se plaindre vivement poussant des cris à fendre l'âme. En cet instant là il n'existait personne pour douter du fait qu'on avait arraché un enfant à sa mère. Ses pleurs et sa colère se mélangeaient et elle arracha plusieurs toit avant de parvenir à se poser.
« –
Ji-rooo....ou est-il ? Ou-est mon œuf ? Ji-ro..Jiro...JIROOO !! rendez-moi mon fils ! Mon enfant chéri ? Ou est-il ? Ou est Jiro ? Jiro ! Jiro ! Ren..dez...mon enfant ... »
ses ailes traînaient sur le sol et son kimono aux teintes merveilleuses était tout défait ses cheveux totalement décoiffés elle marchait , chancelante dans les rues du petit village à la recherche de ce qu'on lui avait pris. Ivre, folle, rendue malade par la peur et le chagrin.
Cependant, ce n'était encore rien par rapport à la vague de fureur pure qui la traversa quand elle vit enfin l'objet convoité et l'état dans lequel il avait été mit. La fêlure à sa surface brisa quelque chose en son sein et elle perdit rapidement toute mesure , tout sens commun et elle entra dans un genre de transe d'une violence que nul ne saurai décrire. Car il existait plus rien d'autre au monde que sa souffrance et sa rage et elles étaient telles quelles la crucifiaient ci-bas.
Le ciel s'était noircit brusquement mais personne ne s'en était vraiment aperçu car ils avaient tous les yeux rivés sur cette femme. Elle avait cet air presque pitoyable ainsi, avachie dans la poussière recroquevillée sur elle même prostrée contre son œuf abîmé sanglotant compulsivement. C'était tellement loin de l'image qu'on se faisait d'une créature immortelle, en fait. Que c'était misérable, choquant, surprenant.
Et brusquement les hommes eurent honte de leur méfait. Car le cœur des humains est ainsi fait. Il est faible et il peu éprouver un regret que Ryuugenbô elle ignore. Et en cet instant précis ils se sentaient si sale et tellement méchants. Parce qu'ils avaient tué un enfant. Un enfant qui n'avait pas encore eu la chance de sentir l'air s'engouffrer dans ses poumons et que eux-même n'auraient pas accepté qu'on sacrifia l'un des leurs pour la moindre cause que ce soit. Si grande fut-elle.
Alors ils se sont jeté dans la terre eux aussi ont frappé leurs front contre le sol pour demander pardon à la si belle créature qu'ils avaient meurtrie dans leur cupidité.
Mais Ryuugen était d'une nature agressive et les circonstances avaient annihilé toute trace – si infime qu'elle fut – de bonté en elle et avec sa colère et sa détresse vinrent les éclairs et la foudre, et la pluie et les autans ont réduit le village en poudre et toute vie en même temps.
Elle est rentrée meurtrie avec ce qu'elle pensait un enfant mort et s'est roulée en boule dans le nid. Sagamibô s'est couché contre son flanc ; il à beaucoup pleuré aussi. Tant et tant. Et elle même pleurait et cependant qu'elle pleurait, la tempête ne cessait de croître.
Et puis une nuit que la détresse de la mère était plus profonde encore, l’œuf s'est fendu en deux.
Jirobô des monts Hira est venu au monde en même temps que mourut la pluie.
Il était bien vivant mais le mal qui avait été fait n'était pas négligeable et il ne grandis pas. Les années passaient et peu importaient combien elle s'occupait de lui, de quoi elle le nourrissait, son corps restait si petit et si fragile, ses ailes semblaient terriblement atrophiées et la mère de s'efforcer toujours de trouver une solution à cela. Avec les années Sagamibô devenu adulte s'est envolé vers les Monts Shiramine ou il est devenu chef d'un clan important de Tengu et c'est lui qui près de cent ans après la naissance de Jiro trouva un remède à la faiblesse du plus jeune. Et il le déroba à une jeune divinité pour en faire profiter son père.
Et tandis que Jirôbo grandissait pour devenir le maître des Monts Hira, Sagamibô devenait un sage chef de clan et Ryuugenbô regagna le Mont Fuji ou elle possédait depuis des siècles maintenant son propre sanctuaire.
▬ L A G R A N D E Y A N A G I ▬
L'incroyable appétit de la poetesse dont le divin empereur était amoureux
4 ème jour du 6 eme mois de la septième année du règne de l'Empereur Ogimachi
«
Je marche seule sur la route, sans raison.
Au soleil couchant j'ai du perdre mon cœur
et le rêve que j'avais bâti avec toi.
La brise d'été apporte avec elle l'écho
d'un poème que tu m'as récité une fois. »
Je suis amoureux de cette femme. J'aime la forme nue de son corps. J'aime l'orage dans ses yeux. J'aime le rouge de sa bouche. Personne ne sais combien je l'aime et combien je souffre de savoir qu'elle ne m'appartiendra jamais complètement. Parce qu'elle ne se donnera jamais à un simple mortel comme moi. Parce que les femmes comme elles n'ont rien a voir avec les hommes comme moi. Tout empereur que je suis. Car j'ai la certitude, qu'humaine, elle ne l'est pas. Comment pourrait-elle ? Sa peau est plus blanche que les lys, plus douce aussi et elle semble irradier d'une lueur céleste.
Et c'est une femme merveilleuse. Pas seulement son corps. Son esprit aussi. Il est vif et sage, il n'est pas retenu par les mêmes attaches que les autres et il en est d'autant plus libre. Yanagi * est une femme forte et puissante, elle à cette âme brute et violente qui s’enfonce dans le plus profond de vos tripes et qui s'y loge indéfiniment. C'est exactement elle est comme un saule et ses racines encerclent mon cœur et s'abreuvent de mon âme.
Je sais cela. Je le sais si bien et pourtant ...ma bouche refuse de quitter ses yeux et mon regard lui, ne sais pas se défaire de sa bouche. Sa bouche si jolie qui à des dents de lait quand elle sourit, quand elle chante et dents de loup quand elle est furie qu'elle est méchante. Et méchante elle l'est. Je le sais. Je le vis même jour après jour car elle ne mâche pas ses mots. Elle est odieuse même et dit toujours ce qu'elle pense, elle jure, me bouscule …
Mais même après avoir été traité de la sorte je ne peu pas me résoudre à m'en défaire. Peu importe ce qu'elle peu faire ou dire. Parce qu'il y à tant de beauté même dans sa vilenie.
« –
N'oublie pas, Michihito. N'oublie jamais. Tu es sur ce trône car cela me plaît. Et tu en descendra sitôt que cela ne me plaira plus. »
Je crois que personne d'autre au monde pas même ma propre mère ne se permet de m'appeler par mon nom de naissance. Mais Yanagi le fait tout le temps. Yanagi fait toujours ce quelle veux et je pense que c'est cette force d'esprit qui à fait d'elle une si grande poétesse. Mais je sais aussi qu'elle dit vrai. J'ai longtemps pensé qu'elle était folle mais je sais aujourd'hui qu'il est vrai quand elle prétend qu'elle était déjà là quand la dynastie des Yamato est née et qu'elle le sera encore bien longtemps après qu'elle soit morte.
16 ème jour du 3 eme mois de la huitième année du règne de l'Empereur Ogimachi
«
L'eau enragée
s'engage dans la vallée
une ligne de ciel
tombe sur le rocher
alors que l'arc-en-ciel
réconforte la chute tourmentée.
Cher ami, ne parle pas des montagnes
c'est le lieu préféré des licornes. »
J'ai fais ordonner une grande chasse au Yokai à travers la capitale et la région puis dans toutes les régions alentours. À la demande de Yanagi. Elle m'as demandé de le faire et je n'ai pas sus lui dire non. En dépit du fait qu'elle ne m'as servi aucun argument pour appuyer sa démarche. Je n'ai pas posé de question, j'ai seulement fait ce qu'elle voulait. Peut-être parce que j'ai peur qu'elle dise vrai. Que j'ai peur qu'elle s'en aille, qu'elle reprenne ce trône qu'elle me laisse.
Elle à demandé à ce qu'on enferme les yokai dans une remise du palais. Et qu'on l'enferme avec dedans. Elle y est restée pendant six jours complet sans jamais voir la lumière du jour. Il y avait tant de cadavres et tant de vivants qui s'entassaient dans cet endroit que ça puait la mort jusqu'au ciel. Mais à aucun moment elle ne s'est plainte.
Il ne restait pas un seul os sur les plus de cent créature enfermée, quand elle en est sortie au matin.
Elle n'est pas humaine.
Mais ce n'est certainement pas la créature céleste que je croyais.
J'ai donné mon cœur et la vie de mon peuple à un Yokai. Un Yokai qui est aussi immonde qu'il paraît beau. Un Yokai qui dévore les siens, qui dévore les humains aussi et qui chante comme un ange.
Yanagi n'est pas...elle n'as jamais prétendu l’être cela dit.
Yanagi ...Yanagi ...Ô Yanagi …
Pourquoi n'as-tu pas gardé ton masque de princesse ?
Mais la dernière fois que j'ai regardé il y avait ses immenses ailes noires dans ton dos, l'orage menaçait de noyer la capitale et ce n'était pas le maquillage qui peignait ta bouche de rouge.
▬ RYUUGENBOETLECLANTANAKA ▬
Les derniers instants avant le scellement de Tengu No Kisaki
C'est arrivé comme cela. Brusquement en fait.
Alors que la réputation grandissante de Ryuugen en avait fait une créature pseudo-divine que personne ne souhaitait contrarier. En ce temps là même les Dieux refusaient de se mêler de la loi qu'elle faisait régner parmi les yokai tout comme celui qu'on avait désigné comme leur roi en fait. Parce que Ryuugen était impossible à attraper. Vive comme le vent et maligne comme le diable en personne. Et puis Ryuugen était barbare ce n'était pas le genre de personnalité avec laquelle on pouvait traiter calmement et en fait il n'était même pas possible de parler de diplomatie à son côté. Car ce qu'elle voulait, elle le prenait simplement. Et c'est sans doutes ce qui à causé sa perte pour tout dire.
Ryuugen avait déjà causé tant de douleur et tué trop pour que ça ne soit excusable. Ses plumes noirs avaient reflet de sang et rependaient un parfum de mort dans l'atmosphère partout ou elle passait. Et c'était quelque chose de terrible car personne sur Edo ou sur les villes alentour, qu'ils soit humain ou pas ne pouvait dormir en paix le soir venu. En fait la vingt-deuxième année du dix-huitième siècle était déjà bien entamée quand les fait suivants eurent lieu.
Il y avait en ce temps là et dans la ville d'Edo, une grande famille qui tenais depuis des génération déjà un pouvoir divin. Les Tanaka tenaient leur capacité sacrée d'une ancienne divinité qu'ils ne manquaient jamais d’honorer et on racontait à travers le pays qu'ils pouvaient exorciser les démons et les enfermer. Fort de ce pouvoir et investit d'une mission divine ils décidèrent qu'il était de leur devoir de mettre un terme à la terreur amorcée par la femme-corbeau.
Il y avait les raisons et les sentiments qui s'y accordaient étaient purs, sans doutes même qu'ils étaient justes d'un point de vue purement mortel et humain. Mais ce n'était pas au goût de Ryuugen qui en eût assez rapidement vent. Car à cette époque il n'était pas rare que certains Yokai de bas rang s'accoquinent avec elle pour bénéficier de sa protection et se promènent parmi ses ennemis en quêtes d'informations.
Et la rumeur entraînée par tout ces préparatif ne lui plut pas. Car ce serai sans nulles doutes un très longs rituel qui coûterai des vies humaines sans doutes. Mais les Tanaka s'étaient donné pour devoir de protéger les Hommes et ils n'étaient pas près de renoncer à cette entreprise. Ils étaient nombreux et sans doutes fort de leur expérience, cela dit Ryuugen était du genre à faire disparaître tout ce qui l'indisposait. Les choses, les animaux, les Yokaïs. Les gens aussi. Sans la moindre once de pitié dans le fond de ses yeux tempête.
En ce temps là elle se faisait passer pour une humaine , elle était la Taiyu* la plus courtisée du pays et quand on regardait ses traits, semblables à ceux d'une poupée (et qui à la vérité semblaient avoir servit de modèle à la conceptions de toutes les poupées) ce n'était pas difficile à comprendre. C'est d'un feu-follet qu'elle appris la nouvelle un après-midi et le soir même , ne leur laissant pas le temps de terminer leurs préparations, elle leur rendais visite. Dans ses kimonos de princesse tout d'or et d'argent brodés de milles couleurs sur un fond de crépuscules.
Le vent emporta le domaine alors qu'elle se repaissait de ses habitants , riants aux éclats. Car cela l'amusait pour dire vrai. Sans doutes même cela faisait-il des siècles qu'elle n'avait pas rit autant et la fournaise dans laquelle elle dansait elle trouva quelque chose de sa vie d'antan. Ses première joies. Ses premiers émois. Les enfants puis les femmes , les hommes en dernier dont elle délaissait les chairs au profit des seuls organes.
Puis il y avait eût cette femme. Elle ne savait pas son nom. Elle se fichait de son nom, mais elle s'accrochait à son fils comme à son âme et elle suppliait. Elle suppliait de tout son cœur.
Ryuugen elle même ne savait pas ce qui avait motivé son geste. C'était peut-être parce que plus récemment elle avait faillit perdre son dernier fils. Parce que parfois elle pouvait faire preuve de bonté ? Et ce garçon posait des yeux fasciné sur elle et sur ses grandes ailes noires. Il ne semblait pas avoir réellement peur. Parce qu'il était trop jeune ? Ou est-ce que c'était à cause de cet étrange son qui raisonnait dans son cœur, dans son corps...c'était lumineux en fait. Chaleureux, presque brûlant. Encore plus que les flammes qui les entouraient en fait. Et puis ça échaudait un peu son cœur gelé. Plus qu'elle ne saurait jamais capable de l'avouer, par fierté.
« –
Ferme tes yeux . »
c'était un ordre un peu. Mais différent aussi. Par ce que sa voix était chaude, apaisante et que ses yeux qui brillaient d'une lueur inquiète avaient perdu cette rage incontrôlable. Et puis quel âge avait le bambin, quatre ans ? Cinq ans ? Elle l'avait soulevé dans ses bras et caché sa tête contre sa poitrine pour qu'il ne voie plus le massacre dont il serait le seul rescapé car déjà elle enfoncé ses serres puissants dans le crane de sa mère. Et la femme ne s'en plaignit pas. D'un coup d'ailes elle s'était propulsée dans les airs et avait plané un moment pour s'éloigner des lieux avant de déposer l'enfant sous le porche d'un temple.
« –
Tanaka Saito-kun...tu deviendra quelqu'un de grand je te le promet et qui sait, si tu te souviens de cela tu pourra te vanter d'avoir échappé a la colère de Ryuugenbô. »
Elle lui avait caressé la tête comme pour l'empêcher de pleurer. Un geste tendre en fait, qui rappelait qu'elle même était mère.
« –
Nous nous reverrons. Je ne sais pas quand , et je ne sais pas non plus les raisons qui nous conduiront à cette prochaine rencontre, cependant je sais qu'elle aura lieu. Comme je sais que tu feras de grandes choses. »
Et elle comptait sur son jeune âge pour qu'il oublie toute cette histoire. Comme le faisaient les enfants humains. Elle n'avait cependant jamais été aussi loin du compte. Et aussi près.
Car quelques deux siècles plus tard il jouerai un rôle quand à sa mise en prison. Cet été là , elle s'en prit à Kourin. Une divinité locale d'un petit village de la province de Kai tout proche de ce qui deviendrai Tokyo. En son fort intérieur, Ryuugen n'avait eu de cesse que de faire grossir son pouvoir et d'offrir à ceux de sa race une meilleur place au panthéon. Mais elle était avide et pour supplanter tout les autres elle avait pris la décision de devenir à son tour une divinité. Puisque de toutes les façons celles-ci , fainéantes, avaient décidé depuis sa naissance de ne jamais interféré dans ses actes.
Alors elle s'est introduit un soir dans le sanctuaire de Kouringami, s'était repu de son familier avant de s'en prendre a la divinité don l'âme si elle la dévorai ( elle était sure de cela) en ferai une déité à son tour. Et c'était sans doutes la chose qui comptait le plus à ses yeux. Elle avait plongé sa main à travers la chair de Kourigami et fourrageait ses entrailles à la recherche de sa substantifique âme quand on l'a interrompue.
Bien qu'elle ne soit pas capable de le savoir les divinités depuis quelques temps – celles-là même auxquelles elle reprochait leur passivité quand à ses actes – la surveillaient suite à un sommet qui visait à la sceller une bonne fois pour toute. Quatre des anciens dieux dont les noms aujourd'hui semblent légendaires la saisirent par les cheveux pour l'expulser hors du sanctuaire. Kourin était mort mais elle n'avait pas eu le temps de le dévorer et c'était bon pour eux.
Ainsi le rituel fut accomplit.
Et on scella entièrement le pouvoir du grand Tengu avant d'enfermer son corps dans une statue , qui reposerai là pendant de très longues années sur un sentier de foret perdu. Et c'est ainsi que ça aurai du rester . Jusqu'à la fin des temps et ce peu importe combien sa conscience à fleur de pierre pouvait bien hurler de rage contre les dieux tous autant qu'ils étaient. Car c'était une juste punition sans doutes pour le Yokai le plus redouté et le plus violent que le monde avait porté.
Cependant les choses se passent rarement comme on le prévois. Bien que cent ans ont passés. Bien que ça soit seulement devenu une histoire qu'on raconte au fond des bouches. Bien que ce soit une punition juste. Il y à eu cette nuit là. Et il y à eu ce garçon. Il était étudiant dans cette école et sans doutes que s'il avait été choisis pour devenir un futur Dieu alors il avait ce pouvoir. Léger mais présent et quand il à brisé la statue en tombant dessus. Il ne savait sans doutes pas ce qui l'attendait. Ce qu'il avait fait.
Alors Ryuuugen est sortie de sa transe et bien que son pouvoir soit encore partiellement scellée, elle à dévoré le garçon. Et même que ça l'a faite rire. Rire vraiment très fort. Les yeux rivés sur le soleil couchant ouvrant ses immenses ailes.
On raconte que cette nuit là , une odeur nauséabonde , une odeur de sang et de chair en putréfaction s'est répandue dans le dortoir de l'école.
Oiseau noir ;
mauvais présage.
Corbeau désespoir ;
humains de passage.
Et ça Ryuugen elle en était sure : il s'en éteindrait des Dieux avant qu'elle ne succombe à son tour.
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Petit lexique :
1. «
Notre ère » – se réfère ici au début de la période Heian ( début 8 ème siècle.) car les japonnais découpent leur histoire en Période, puis en ères relatives aux règne d'un empereur, ou d'une dynastie.
2. «
Vêtue d'une grande autorité » – Cette expression désigne en fait les vêtements de la femme. Car dans ses époques (pré-médiévales à post-modernes) les vêtement désignent par leur forme, leurs couleurs ou la façon dont sont noués les obi, le rang social de leur porteur. Ici il fait mention « de grande autorité » et donc référence à des vêtements d'une rare richesse.
3. «
Tsutchigumo » – est un yokai mi-femme mi-araignée qui dans les légendes causaient de lourdes pertes.
4. «
-bô, le suffixe » – présent dans les noms de celèbres Tengu « sojo
bô » « Jiro
bô/ » il désigne généralement un moine. Mais ici il porte la notion de « vénérable » car ce sont des créatures puissante qui possèdent toutes une sanctuaire à leur nom dans la montagne d'où ils sont originaires.
5. «
Yanagi » – littéralement le « saule (pleureur) » est en fait une autre lecture possible du caractère « Ryuu » qui compose le nom de Ryuugen. Elle s'en sert ici de nom d'artiste/ de cour
6. «
Taiyu » – Le plus haut rang des prostituées dans le Japon. La taiyu est vêtue comme une princesse et fréquente souvent des ministres et autres hommes très riches. Le prix d'une nuit avec elle est exorbitant. Ce qui justifie sa parure digne d'une princesse impériale.